Les chevaux ont un besoin fondamental de contacts sociaux avec leurs semblables. La vie en groupe est la clé pour satisfaire ce besoin. Peu importe la race, une détention bien pensée fera des merveilles. La vie en groupe est indispensable pour les jeunes chevaux et vivement conseillée pour ceux qui ne sont pas montés ou attelés régulièrement et qui ont peu d’occasions de bouger.
Mais attention ! Gérer un groupe de chevaux demande du savoir-faire et du temps pour bien observer les animaux et assurer le bien-être de tous au sein d’une structure équestre ou d’un élevage. Il s’agit de comprendre l’ordre social au sein du troupeau pour le gérer selon les affinités et les besoins naturels.
Hiérarchie : La Clé de la Paix Sociale
La hiérarchie, c’est un peu comme le classement social des chevaux. Au sommet de la hiérarchie, 1 étalon domine le groupe familial (ou harem). Celui-ci est généralement composé d’un étalon, de deux à quatre juments et des poulains jusqu’à 2-3 ans.
À l’état sauvage, c’est l’instinct de survie qui commande à un cheval de se fondre dans un groupe et d’en observer les règles pour ne pas en être exclu. Les chevaux ont ainsi développé des systèmes de communication et d’organisation sociale sophistiqués leur permettant de se protéger. Dans un élevage, l’objectif principal de la hiérarchie est de préserver l’harmonie. Le rang détermine l’accès aux ressources comme la nourriture et les zones de repos. Le propriétaire doit donc veiller à ce que tous les chevaux, surtout les nouveaux et ceux en bas de l’échelle, aient suffisamment à boire, à manger et puissent se reposer.
Mais alors qui domine qui ? Sur quels critères se fonde la dominance ? Comment se manifestent les relations entre dominant et dominé ? D’après les études, ni le sexe, ni la taille, ni le caractère n’ont de réel impact sur le statut social. Ce sont surtout l’âge et le temps passé dans le groupe qui désignent le dominant. Morsures, coups de pied, ruades, poursuites : la dominance se manifeste d’abord par des signes visibles. Puis, quand la hiérarchie est établie, les signaux se font plus discrets, souvent sous forme de menaces, de déplacements, voire d’inclinaison des oreilles. En signe de soumission, le dominé quant à lui laisse passer le chef et patiente pour boire ou manger.
Mais attention, le statut social d’un individu n’est pas figé et peut évoluer au cours de sa vie.
Intégrer un Nouveau Cheval : Le Parrainage en Action
L’intégration d’un nouveau cheval dans un groupe est délicate et exigeante. Sa durée peut varier de quelques jours à plusieurs mois, selon les chevaux et le groupe. D’abord, le nouveau venu doit s’habituer à son nouvel environnement, en ayant seulement un contact visuel et olfactif avec les autres. Ensuite, il est conseillé de permettre au nouveau cheval de se familiariser avec les lieux sans la présence des autres chevaux.
Lorsque tout se passe bien, le nouveau cheval est présenté à un membre bienveillant du groupe. Si les deux s’entendent bien, le nouveau peut progressivement rejoindre le groupe.
Mais attention, à l’arrivée d’un nouvel individu dans un groupe, il est essentiel de repérer toute modification dans la structure sociale : un cheval « dominé » peut prendre une place de « dominant » et inversement. Enfin, il ne faut pas oublier qu’un cheval habitué à vivre seul peut être stressé par la vie en groupe et perdre du poids au début.
Amitiés et Affinités : Bien Plus qu’une Simple Hiérarchie
Heureusement, la vie en groupe ne se limite pas à la hiérarchie ! En effet, indépendamment de leur rang social, les chevaux tissent entre eux de véritables liens d’amitié.
Or ces liens sont complexes et les poulains font leur apprentissage social en côtoyant les adultes : les juments ont pour eux un fort attachement et l’étalon participe à leur éducation. Cela enrichit leur répertoire comportemental et favorise les interactions positives. À l’inverse, une étude a montré que les jeunes chevaux dans un groupe homogène en âge et en sexe ne développent pas leur plein potentiel et sont plus agressifs. Comme chez nous les humains, cultiver des liens intergénérationnels est donc bénéfique pour l’ensemble du harem.
De même que l’étalon entretient des relations privilégiées avec les juments, les femelles assurent aussi la stabilité du groupe par les affinités entre elles, souvent par deux. C’est pourquoi il est conseillé de former des groupes pairs, surtout dans les petits troupeaux.
Un Groupe Stable pour une Vie Tranquille
La cohésion du groupe se mesure à ses interactions : les chevaux communiquent entre eux par des échanges vocaux (hennissements, renâclements), des mimiques, des postures et des contacts physiques.
Chacun reconnait la voix et l’odeur des autres. Les membres du harem se flairent, se lèchent, se grattent l’encolure, se toilettent mutuellement et jouent ensemble.
Au-delà de ces échanges sociaux, la stabilité du groupe s’observe à travers les activités collectives : manger, boire, se rouler, se suivre en file indienne…
Le nombre de chevaux doit donc être adapté à la surface disponible : plus l’espace est réduit, plus les interactions conflictuelles augmentent. Une bonne répartition des zones de fourrage est également essentielle. En éliminant ainsi les sources de tension, la tranquillité de tous est assurée !
L’Humain : Gardien et Médiateur
Le rôle de l’humain est crucial. Il doit surveiller, intervenir si nécessaire, et décider quels chevaux s’entendent le mieux. L’expérience sociale et la personnalité de chaque cheval sont des facteurs déterminants d’une bonne composition. Comprendre ces dynamiques de groupe est essentiel pour optimiser les conditions de vie des chevaux et leur offrir un cadre de vie sain et agréable, et veiller
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